A force de vouloir tout maîtriser et dans le courant idéologique actuel qui consiste à croire que l'homme peut contrôler les phénomènes naturels, on a fini
par nous faire croire que ce qui était autrefois considéré comme des phénomènes naturels et imprévisibles est le résultat des activités frénétiques de l'homme moderne.
J'ai eu l'occasion ici, de souligner tout comme d'autres observateurs, la tendance qui consiste à vouloir faire porter à l'économie les maux dont souffrirait
soudainement la planète. Beaucoup d'écologistes opportuns se penchent sur la question du réchauffement et du trou de la couche d'ozone; les avis sont partagés et les causes
diverses.
Loin de nier l'inconséquence de nos pays industrialisés dans le gaspillage des ressources naturelles et dans la responsabilité des multiples pollutions, il
convient de noter qu'une démarche scientifique doit être menée afin d'éviter les erreurs de jugement.
De tous temps, la tentation aura été de rejeter le progrès technique. Le propre de la science est de nous faire découvrir ce que la force du présent nous
empêche de voir, une nouvelle approche du monde qui dépasse nos croyances .
Les écologistes apparaisant plus prompts à sauver la nature que l'homme et enclins à voir en chacun d'entre nous un vil pollueur indigne de vivre sur
cette malheureuse terre, certains scientifiques commencent à s'insurger contre le dictat de ces nouveaux prêcheurs et font appel à notre raison et notre bons sens.
La peur du progrès technique est surtout une peur de l'inconnu , et également la crainte de ne pas pouvoir appréhender son
avenir . Elle peut aussi apparaître comme une remise en cause des position acquises à force de travail et d'efforts.
La paresse, l'égoïsme et la volonté individuelle de domination expliquent également en partie le rejet du progrès. Or, chacun aujourd'hui a une
certaine inquiétude devant la mondialisation qui nous prive individuellement et collectivement de ce qui était devenu une routine et un ensemble de certitudes : nous ne risquons plus rien car
nous maîtrisons beaucoup de choses.
Le thème du dérèglement climatique prend alors une tournure étrange car il nous renvoie à nos fragilités et à notre finitude si vite oubliée grâce à
l'abondance de biens et services couvrant l'ensemble de nos besoins immédiats et les garantissant des accidents de la vie.
Nous n'en sommes encore qu'au début de l'aventure humaine au regard des millénaires écoulés sans la présence de l'homme et pendant lesquels la nature a subi
et fait subir à la planètes d'autres bouleversements plus graves que ce que pauvres êtres fragiles nous subissons.
Une histoire du climat ne peut qu'être utile pour mettre un peu de raison dans le débat actuel.