Maurice Faivre
Historien spécialiste de la guerre d' Algérie, St-Cyrien, docteur en sciences politiques, Maurice Faivre était récemment
l'invité de l'ASAF (Association Soutien de l'Armée Française). Cela lui a permis de préciser le rôle de l'historien à une époque où l'activisme mémoriel va
souvent à l'encontre de la vérité historique.
« Il faut lutter contre la désinformation, des médias, des politiques, des historiens, des Algériens, faire attention à la vision unilatérale ».Le général s'est attelé pendant plus d'une
heure, et devant une assemblée fournie, à « rétablir certaines vérités » sur une guerre qui fait toujours couler beaucoup d'encre. N'hésitant pas à aborder les sujets sensibles, Maurice Faivre a
tenu à souligner que « la torture n'est certes pas niable mais est à replacer dans un contexte de terrorisme ». L'historien a aussi évoqué, « sans polémiquer », d'autres thèmes délicats comme «
les bienfaits de la colonisation » ou la scolarisation en Algérie. « Le travail des historiens doit être révisionniste, à ne pas confondre avec le négationnisme. Les historiens doivent continuer
à étudier, les témoins à témoigner. » C'est ainsi que « la vérité chemine petit à petit » a t-il conclu. Source Est Eclair
Rarement invité dans les medias, l'historien a fait cependant parler de lui ces temps derniers; hier il était l'invité de radio-courtoisie pour présenter son dernier ouvrage "les 1000
villages de Delouvrier". La semaine dernière, il avait vivement réagi au discours de Nicolas Sarkozy à Toulon le 8 mai et lui adressait la lettre ouverte que voici
:
Monsieur,
Une fois de plus, les Français de Tunisie, du Maroc et, surtout, d'Algérie, se voient voler la reconnaissance de leurs sacrifices.
En effet, à aucun moment, dans votre discours de la Nartelle, vous n'avez mentionné la participation des Pieds-Noirs au débarquement de Provence et à la libération du pays.
Et pourtant, nous osons espérer que vous n'ignorez pas le sacrifice considérable consenti par les départements français d'Algérie : 16% de la population européenne. Jamais auparavant un
sacrifice d'une telle ampleur n'avait été demandé par la France à ses citoyens.
Nos pères se sont battus en Provence, à Cassino, sous la conduite du général Juin, futur maréchal de France, jusqu'en Allemagne. Et ils attendent toujours un simple mot de la patrie
reconnaissante.
La France aurait-elle mauvaise conscience au point de préférer oublier ses enfants auxquels elle doit une partie de sa victoire (et non pas de l'Armistice comme indiqué sur votre site) et
qu'elle a lâchement abandonnés en 1962 après leur avoir promis de les protéger ?
Vous avez parlé de la « vraie France », celle des résistants. Faisions-nous partie de la « fausse France », avec Alger, capitale de la France en guerre ?
Vous avez également dit que « les troupes coloniales » s'étaient battues « comme si » elles se battaient pour la mère patrie. Il s'agit d'une insulte grave à l'égard de nos pères qui
chantaient « C'est nous les Africains qui revenons de loin... pour sauver la Patrie ». Beaucoup d'entre eux sont morts pour cette mère patrie, sans même pouvoir reposer dans leur terre
natale.
Nous sommes las, après plus de 40 ans, d'avoir à subir ces insultes et ce négationnisme par omission. Nous n'avons plus qu'une seule arme à notre disposition, le bulletin de vote ; nous
saurons nous en servir à bon escient.
Veuillez croire à nos sentiments de tristesse et de colère