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Eclairage

Homélie pour le vingt-huitième Dimanche dans l'Année

13 Octobre 2007, 09:02am

Publié par Simon Duplessis

Homélie pour le vingt-huitième Dimanche dans l'Année  -  Année C  -  Lc. 17, 11-19

" Toujours en cheminant vers Jérusalem, Jésus passait aux confins de la
Samarie et de la Galilée.  Comme il entrait dans un village, dix lépreux
vinrent à sa rencontre ; s'arrêtant à distance, ils élevèrent la voix :
«Jésus, maître, disaient-ils, aie pitié de nous !»  Jésus les vit et leur
dit : «Allez vous montrer aux prêtres.»  Comme ils y allaient, ils furent
purifiés.  L'un d'eux, se voyant guéri, revint alors sur ses pas,
glorifiant Dieu tout haut.  Il se prosterna aux pieds de Jésus et le
remercia.  Or, c'était un Samaritain.  Jésus lui dit : «Tous les dix
n'ont-ils pas été purifiés ?  Où sont les neuf autres ?  Il ne s'est donc
trouvé que cet étranger pour revenir remercier Dieu...»  Puis il ajouta :
«Lève-toi, va, ta foi t'a sauvé.» "


Homélie :

" Toujours en cheminant vers Jérusalem, Jésus passait aux confins de la
Samarie et de la Galilée.  Comme il entrait dans un village, dix lépreux
vinrent à sa rencontre ; s'arrêtant à distance, ils élevèrent la voix :
«Jésus, maître, disaient-ils, aie pitié de nous !» "

Dieu a créé l'homme à son image et à sa ressemblance (cf. Gn. 1, 26).  Le
Seigneur donna à l'homme un corps et une âme, afin que, par ces deux
éléments qui le composent, l'homme soit vraiment la créature la plus
proche de Dieu, et, en même temps, le résumé de toute la création.  Car,
dans l'univers que le Seigneur a créé dans son Amour, il y a, à une
extrémité, les êtres matériels qui sont toujours plusieurs et composés ;
et à l'autre extrémité, les êtres spirituels - les anges - qui sont
toujours simples et uniques.  Ainsi, en l'homme, Dieu a réuni ce qui est
plusieurs - dans son corps - et ce qui est unique - dans son âme.  Et
donc, le Seigneur a créé en l'homme un être qui lui ressemble, puisque,
dans son Amour infini, Dieu est plusieurs Personnes divines,
éternellement unies entre elles.

Comment donc l'Amour Créateur pourrait-il laisser les hommes et les femmes
en proie à tout ce qui cherche à détruire et leur corps, et leur âme ? 
Dieu veut sauver tous les hommes, et tout l'homme.  Le Fils de Dieu est
venu sur terre et s'est fait homme pour que, par le Sacrifice rédempteur
de la Croix, la Vie éternelle, la Vie même de Dieu, devienne un jour le
partage de l'homme tout entier, corps et âme.  Aussi, lorsque ces dix
lépreux vont à la rencontre du Christ, le Seigneur Jésus ne peut
s'empêcher de penser à sa Mission : guérir les corps, mais aussi, et
surtout, guérir les âmes !  Si Jésus veut guérir ces dix hommes de la
lèpre qui les accable et les défigure, il entend d'abord toucher le coeur
de chacun d'eux en particulier, afin que l'image de Dieu y soit
pleinement restaurée.

" Jésus les vit et leur dit : «Allez vous montrer aux prêtres.»  Comme ils
y allaient, ils furent purifiés. "

Jésus les vit...  Il vit la laideur de leur corps, et surtout celle de
leur visage...  Ils avaient perdu cette beauté qui était un reflet de la
splendeur du Créateur...  Mais Jésus vit aussi l'âme de chacun d'eux. 
Pour certains, l'âme était encore plus laide que le corps...  Pour
d'autres, Jésus voyait encore dans leur âme ce vestige de la création
première, vestige sur lequel le Sang de son Sacrifice suprême allait
bientôt se répandre pour la Résurrection finale !  Déjà, dans ce regard,
Jésus voyait tous les élus de Dieu rassemblés au dernier Jour de
l'humanité pour monter avec lui vers son Père, dans un face à face
éternel !  Alors, les ayant bien regardés, Jésus n'hésita pas à leur
donner un ordre, lui qui est le Maître de toute la Création : "Allez vous
montrer aux prêtres."

Tous les dix lépreux obéirent à l'ordre du Seigneur : ils allèrent se
montrer aux prêtres.  Tout lépreux, une fois guéri, devait en effet aller
se montrer au prêtre pour faire constater officiellement sa guérison et
retrouver ainsi le droit de se mêler aux autres hommes.  Mais, fait
surprenant, au moment même où les dix lépreux décident de partir pour
aller se montrer aux prêtres, ils ne sont pas encore guéris, du moins pas
encore dans leur corps...  Ce n'est qu'après avoir pris la route qu'ils
se retrouvent guéris de la lèpre !  En fait, ils étaient déjà guéris dans
leur âme, et c'est cette guérison spirituelle, la plus importante aux
yeux de Dieu, qui leur a permis de se mettre en route, cette route qui
fut le théâtre de leur guérison corporelle...

" L'un d'eux, se voyant guéri, revint alors sur ses pas, glorifiant Dieu
tout haut.  Il se prosterna aux pieds de Jésus et le remercia.  Or,
c'était un Samaritain.  Jésus lui dit : «Tous les dix n'ont-ils pas été
purifiés ?  Où sont les neuf autres ?  Il ne s'est donc trouvé que cet
étranger pour revenir remercier Dieu...»  Puis il ajouta : «Lève-toi, va,
ta foi t'a sauvé.» "

Voilà donc les dix lépreux guéris !  Mais, chose étonnante, il ne se
trouve qu'un seul sur les dix qui pense à revenir sur ses pas afin de
remercier le Seigneur de l'avoir guéri...  Peut-être que les neuf autres
ont remercié Dieu dans leur coeur ?  En tous cas, ils ont tous été
guéris.  C'est ce qui ressort très clairement des paroles mêmes du
Seigneur : "Tous les dix n'ont-ils pas été purifiés ?  Où sont les neuf
autres ?"  On peut penser que tous les dix ont bien reçu de Dieu la grâce
nécessaire pour aller remercier Jésus de les avoir guéri.  Mais,
malheureusement, il ne s'est trouvé qu'un seul homme pour répondre
fidèlement à cet appel du Seigneur...

C'est une leçon pour nous tous, une leçon de vigilance et de gratitude
envers la Providence divine.  Le chemin de la vie spirituelle, figuré par
cette route empruntée par les dix lépreux, est un chemin difficile,
parfois rempli d'obstacles.  Seul celui qui est vigilant suit le bon
chemin, qui est le Christ (cf. Jn. 14, 6).  C'est d'ailleurs le seul et
unique Chemin qui sauve : "Puis il ajouta : «Lève-toi, va, ta foi t'a
sauvé.» "  Sur le Chemin du Salut, tout compte : c'est toute notre
personne, corps et âme, qui doit rendre grâce à Dieu.  Il ne faut pas
suivre Jésus de loin : il faut être tout près de lui, avec notre foi,
notre espérance, notre charité, mais aussi avec notre corps, tout comme
Marie présente, debout au pied de la Croix, comme une femme forte !  Le
Sauveur des hommes n'est pas un être absent et loin de nous : il est là,
tout près, si près qu'il vient au dedans de nous à chaque Eucharistie !



Chanoine Dr. Daniel Meynen

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