Et maintenant le Pakistan
L'attentat qui a pulvérisé l'hotel Mariott, déja baptisé "11 septembre pakistanais" et attribué à Al Qaida est à replacer dans le contexte géostratégique de la région. Washington reproche déja à Islamabad de ne pas contribuer suffisamment à sa "guerre contre le terrorisme". De là à envisager une "intervention amicale " de l'Otan sur le sol pakistanais, il n'y a qu'un pas qui risque d'être bientôt franchi . On peut se poser encore une fois la question : à qui profite le crime ?
Rappelons que la statégie étatsunienne est concentrée sur le pétrole et les réserves
de gaz de l’Asie centrale
et que d'impressionnantes réserves d’hydrocarbures sont actuellement inexploitées dans la région de la Mer Caspienne. Pour bénéficier de cette manne, il faudrait d'abord
stabiliser les pays producteurs et ensuite disposer d'oléoducs pour le transport vers les installations portuaires.
La distribution à partir de la Caspienne se fait actuellement au nord par le biais des oléoducs russes qui échappent évidemment au contrôle américain et vers l'ouest avec le BTC (oléoduc
Bakou-Tbilissi-Ceyhan) qui reste notoirement insuffisant. Vers le sud, le passage en Iran est impossible du moins pour le moment . Le trajet prévu dans le projet actuel passe donc par
l'Afghanistan et le Pakistan (voir
carte).
Une présence américaine au Pakistan aurait en outre l'avantage de couper les talibans de leurs bases d'approvisionnement. En revanche, le risque d'extension
du conflit n'est pas sans conséquence si l'on se référe au cas du Cambodge pendant la guerre du Viet-Nam.
On s'enlise dans un bourbier et le bourbier s'étale. la France va t-elle suivre les USA dans cette fuite en avant ?