Une histoire assez banale
Le club Acacia publie dans son blog la lettre ci dessous. Elle m'est apparue,
dans sa banalité déconcertante, symptomatique de la vie quotidienne des français qui n'ont pas la chance de vivre dans les beaux quartiers.
Je me souviens qu 'il y a quelques années, j'avais écrit au ministre de l'intérieur de l'époque, monsieur Nicolas Sarkozy, pour une de mes vieilles amies rennaise qui avait trouvé un
matin son véhicule avec les quatre pneus crevés - un véritable drame pour cette dame de 70 ans qui perçoit 800 euros de retraite par mois. La police n'avait pas cru devoir se déplacer ni
faire la moindre enquête prétextant un sous-effectif. Je n'avais pas eu non plus de réponse de M. Sarkozy.
Voilà la lettre envoyée par une habitante de Sainte-Geneviève-les-Bois, dans une cité occupée, à un journaliste
du Parisien .
« J’habite à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) et, chez nous, depuis dimanche dernier, les incendies de voitures ont repris. Déjà dimanche, ils ont brûlé un camion et un scooter devant ma
fenêtre à 17 heures, en plein après-midi, alors qu’il faisait beau et que j’habite à la sortie d’un parc pour les enfants ; il y avait au moins cinquante personnes sur le parking, avec de
nombreux enfants. Mais, selon la police, personne n’a rien vu, personne n’a rien entendu ! Cette nuit, c’est à mon tour de n’avoir rien vu, mais d’avoir été réveillée par le bruit des pneus de ma
voiture qui ont éclaté ! Je venais de faire [13 000 francs] de réparation (culasse et embrayage) sur un VW Transporter de 1996 pour le remettre en état et continuer à en profiter malgré ses 200
000 km, parce que je n’ai pas les moyens d’en changer. [...]
J’ai appelé mon assurance qui m’a gentiment dit d’aller voir ailleurs car je suis assurée au tiers et cette protection ne couvre pas les incendies. [...]
La police m’a laissé entendre que même s’ils trouvent ceux qui ont brûlé ma voiture, ce sont souvent des gens non solvables, et de plus, on les relâche dans les quarante- huit heures. Je suis
intérimaire avec deux enfants de 5 et 8 ans ; un concubin qui a perdu son emploi parce que son entreprise (Altis/IBM) délocalise dans je ne sais quel pays où la main-d’œuvre est bon marché. Et
j’ai manqué mon travail aujourd’hui…[...] »