Réconcilier l'esprit de mai et le capitalisme
Tout n'est peut être pas perdu dans le monde de la finance.
Thierry Morin, l'irascible patron de Valeo vient de réaffirmer sa stratégie pour le groupe de sous-traitance automobile. Il
tient tête ainsi au fond d'investissement Pardus qui défend par ailleurs l'idée d'abandonner rien moins que 60% de l'activité du groupe pour se concentrer sur des activités
prétendument plus rentables à court terme . C'est une attitude habituelle pour les financiers dans ce genre de situation que de prétendre connaître mieux que les acteurs de
l'entreprise aux prises avec les réalités, la meilleure façon de rentabiliser des investissements qui demandent parfois plusieurs exercices avant d'être assurés.
On se rend compte alors pleinement de l'absurdité de la situation qui fait s'opposer un PDG par ailleurs connu pour son
impitoyable exigence et la qualité de son management avec des actionnaires qui seraient bien inspirés de ne pas casser la poule aux oeufs d'or sur un marché automobile en stagnation.
Deux logiques s'affrontent dont celle des financiers de Pardus qui sont aussi actionnaires de Visteon , concurrent de Valeo et
espèrent sans doute soit démanteler Valeo soit effectuer des transferts de clientèles à terme. Cette concentration ne peut qu'être néfaste à une industrie automobile en recherche de relance et de
toute façon pour les clients finaux que nous sommes ainsi que pour l'emploi dans nos contrées.Le monopole ne peut que conduire les constructeurs à voir les prix augmenter et les ventes baisser
encore, l'innovation issue d'une saine compétition ralentira avec la concentration, la recherche de marges de manœuvre conduira alors à des délocalisations pour agir sur les prix et non sur
l'avantage d'innovation.
Ce capitalisme là est aveugle et scie la branche sur laquelle il essaye de s'asseoir. Mais il est vrai que les vieux, détenteurs
de l'immobilier et des actions des fonds de retraite n'ont pas la même vision que les jeunes et surtout parce qu'ils n'ont pas le temps. Demain, ils seront morts !
Pour survivre, le capitalisme a donc besoin d'enfants.Nos politiques devraient y réfléchir et revenir aux slogans tant
rabâchés en ces jours de mai : "faites l'amour pas la guerre", "aimez vous les uns sur les autres".
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