Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Eclairage

Ce passé qui dérange encore aujourd’hui…

5 Décembre 2007, 07:09am

Publié par Yann

Peut-être certains d’entre vous auront regardé l’émission de mercredi dernier (28/11/07) menée par Marie Drucker. Le thème portait sur la Libération, vaste débat dont quatre ou cinq aspects ont été traités en particulier : la libération de Paris et le rôle joué par le Gal Von Choltitz, la bataille du Vercors, les femmes tondues de la Libération et l’attitude des Alliés face au génocide juif.

Le site internet de France 3 donne un large aperçu du programme de l’émission :
 
 
« Pour son deuxième numéro, Droit d’inventaire revisite l’une des périodes les plus importantes du XXe siècle : la fin de la Seconde guerre mondiale.
 
A l’heure où la lecture de la lettre du jeune résistant Guy Môquet fait débat, l’émission éclaire particulièrement cette année 1944 qui voit les Alliés débarquer en Normandie, et l’occupant chassé.

Derrière la joie de la Libération, se nouent aussi des drames : les résistants qui sortent du maquis trop tôt et se font massacrer par la milice, Hitler qui exige la destruction de Paris, les derniers trains qui quittent Drancy pour Auschwitz sans que les Alliés bombardent les rails,  les femmes tondues sur les places de villages… Un moment paroxystique qui accouche, dans la douleur, de la France d’aujourd’hui. »
 
Le choix de certains intervenants dans cette émission laisse perplexe :
 
- Raymond Aubrac, le mari de Lucie, qui donne l’image d’un homme susceptible, peu enclin à la critique, surtout quand Marie Drucker lui demande si la bataille du Vercors n’a pas été une erreur stratégique. On peut comprendre sa réaction, même si, au lieu de céder à un énervement à peine dissimulé, il aurait pu faire preuve de plus de pédagogie. Un des anciens du Vercors dira dans le reportage : « nous allions au casse-pipe ».
Par ailleurs, peu de personnes sont au courant de la controverse à l’égard des Aubrac, ce « couple mythique de la résistance ». (La Nouvelle Revue d’Histoire, N°30, mai-juin 2007, « Lucie Aubrac : les oubliettes de l’histoire officielle »). Extrait : « Décédée le 14 mars dernier, Lucie Aubrac a eu droit à un concert unanime d’éloges funèbres et aux honneurs militaires dans la cour des Invalides. « Lumière rayonnante de la Résistance », a proclamé Jacques Chirac à cette occasion. 
Ainsi tombaient dans les oubliettes de l’histoire officielle les polémiques qu’avaient relancées en 1997 le livre de Gérard Chauvy, Aubrac, Lyon, 1943 (Albin Michel), dans lequel cet historien lyonnais avait fait état d’un « testament » de Klaus Barbie, ancien chef de la gestapo de Lyon, accusant formellement les époux Aubrac, Lucie et Raymond, d’avoir « donné » aux Allemands la réunion de Calluire et provoqué l’arrestation de Jean Moulin, le 21 juin 1943. 
Sans reprendre à son compte cette accusation, Chauvy avait néanmoins recensé bon nombre d’invraisemblances et de contradictions qui émaillaient depuis un demi-siècle les différents récits des deux célèbres résistants que leur campagnonnage avec le parti communiste avait prémunis jusqu’alors des critiques, mais qui ne s’étaient pas gênés, de leur côté, pour accabler rené Hardy, un autre résistant, coupable d’anticommunisme (…) »
 
 
- BHL (c’est vrai que c’est un grand spécialiste de la Shoah), qu’on reconnaît dans son rôle de nouveau philosophe et de grand moralisateur : il dénonce la passivité des Américains face à la Shoah alors que Roosevelt était bel et bien au courant de l’existence des camps de la mort. Explication : selon BHL, il y aurait bel et bien eu un véritable « crime d’indifférence », la Maison Blanche ayant préféré privilégier l’effort de guerre contre les forces armées allemandes, afin de légitimer un tant soit peu l’entrée des USA dans le conflit européen. Face à une soi-disant « droite américaine conservatrice, xénophobe et antisémite », Franklin D. ne voulait pas voir sa guerre taxée de « guerre pour les Juifs ». Et BHL qui assène sa démonstration en balayant ses cheveux rebelles et en bombant son torse qu’on devine derrière sa chemise blanche largement déboutonnée : oui mais voilà, « on » aurait pu bombarder les endroits adéquats pour arrêter le tragique processus. Et là réponse d’une ancienne juive déportée : « oui, et on serait allé où ? Dans les bois environnants ? Les nazis nous auraient rattrapées ! » BHL ne se démonte pas : « voyons, je vous parle de bombarder les voies ferrées ! Pas les camps… » Coup de massue de la déportée : « ça ne tient pas debout, on se serait retrouvé  bloqué en pleine voie et vous imaginez la suite. » Là BHL ne dit plus rien, à court de munitions. Et oui, ce n’est pas parce qu’on est normalien agrégé, beau gosse de surcroît et marié avec Arielle Dombasle qu’on a la solution à tout.
 
- le couple Klasferld (les parents d’Arno), dont l’acharnement à pourchasser les criminels nazis laisse pantois. Dans l’esprit de justice égalitaire, parce que ce sont devenus des justiciers, on ne sait pas à qui donner la première place : Beate ou Serge. On comprend leur combat, mais on s’interroge sur leur véritable leitmotiv sur le long terme : justice ou vengeance ? Forcément, ça dérange. En témoigne le procès Papon.
 
-On notera cependant l’intervention de spécialistes d’un registre différent : notamment Max Gallo et Dominique Lapierre, auteur du best-seller « Paris brûle t-il ? » dont la finesse d’analyse et le recul évitent justement les clichés et les partis pris navrants. On aura apprécié également le témoignage vibrant de Claude Rich, adolescent à la libération de Paris ou celui, touchant, d’une « fille de Boche », dont la vie entière aura été profondément marquée.
Commenter cet article
M
Il suffir de (re)lire J-F Revel - entre autres "la grande parade" pour voir que les repentances sont toujours demandées et exécutées pour toute dictature de droite (et il y en a eu c'est vrai) mais jamais au grand jamais pour toute dictature de gauche et à forciori les dictatures communistes qui elles, n'ont pas toutes disparues loin de là.Nous laissons donc le peuple nord-coréen mourir en paix et nous faisons affaire servilement avec la Chine en faisant comme pour l'ex-URSS, nous vendons, à crédit (ce sont les américains et autres qui prêtent à fonds perdus !) la corde pour nous pendre (dixit Staline !)Alors il est de bon ton de villipender sans cesse "l'ultra-libéralisme" (l'outrance donne bien sur une connotation plus que négative) il est très tendance de se montrer anti-américain car bien sur ils sont la faute de tous nos problèmes économiques actuels (!) mais on reste bienveillant dès que l'on entend le mot "socialisme qui est tout de bons sentiments et de bonheur partagéremarque : le NAZI est bien l'abréviation de national-Socialisme n'est-ce-pas et pour moi ces deux dictatures sont filles de la même utopie criminogène et mortifère : la haine de l'individu et de sa liberté. ce sont des façons de gouverner qui n'ont jamais réussi nulle part et l'on voudrait nous faire croire que c'est la mauvaise application d'une superbe idée toute en générosité Mois je préfère une idée plutôt terre à terre et qui ne réussit pas trop mal comme la démocratie et le capitalisme ... mais bien sûr là il n'y a pas d'envolée lyrique !!!!
Répondre
P
Klaus Barbie avait dit en prison qu'il pouvait faire tomber un certain nombre d'illusions sur la résistance s'il se laissait aller à des révélations.On sait bien que De Gaulle avait du envoyer Jean Moulin pour féderer les réseaux résistants et qu'il a du faire des concessions aux communistes.C'est tout le problème qui a encore des conséquences aujourd'hui avec le financement des partis de gauche, la prolifération des syndicats liés aux communistes, la complaisance envers les résistants communistes de la première det de la dernière heure et de leur vision des choses sur cette période de l'Histoire....La polémique sur la lettre de Moquet est bien un de ces exemples de la permanence des failles qui ont marqué la France.Mademoiselle Drucker pouvait elle faire autre chose que de convier des témoins à charge pour nous assommer une nouvelle fois avec le couplet de la culpabilisation et sur le repentir éternel qu'on nous demande alors que notre génération n'est pour rien dans le dévoiement diabolique, pervers, inexplicable d'une partie du peuple allemand prise dans l'hystérie d'une période bien particulière.C'est bien la marque du fait que les juifs se sentent encore coupables qui les amène à vouloir chercher sans cesse les causes de ce sentiment qui les habite et les pousse à chercher des explications et a trouver des responsables.Il faut chercher de ce coté là de la psychologie de tout un peuple l'exaspération qu'il réussit toujours à focaliser sur lui.Se vouloir different et reprocher aux autres cette singularité crée sans doute une réaction de méfiance voire de rejet dont les juifs se plaignent.
Répondre
M
le petit jeu de si si si (nous avions une métaphore bien vulgaire à propos de ma tante ....) il est facile 60 ans après de dire YAVEKA . Pérorer en déclarant que telle ou telle personne savait et n'a pas fait , ne savait pas et n'a pas fait plus : il faut se plonger dans le contexte de l'époque (loin du manichéisme a retardement de BHL) et nous ne savons pas quelle voie nous aurions choisie !!  Peut-être aurais-je cru aux lendemains qui chantent ! qui sait ??Ce que je sais et cela ce sont des déportés qui l'on dit c'est que les russes ont attendu passivement quand les nazis attaquaient le ghetto de Varsovie et que des déportées de camp féminins ont pour leur part , l'immense privilège d'être "libérées" (avec retard) par les russes qui les ont violées dans la foulée  !   mais on ne parle jamais que d'une des deux faces du Mal quand on parle du XXème siècle Seuls les crimes nazis (et je ne les dénie en aucun cas) ont droit d'être cités , décortiqués  ,analysés  , etc    le communisme était une si belle idée et ses militants de si braves gens qu'ils sont pardonnés pour quelques erreurs commises ici ou là (en comptant bien il y a pas mal d'ici ou là !)
Répondre
L
Si les américains n'ont pas bougé, c'est peut être parcequ'ils n'avaient rien vu d'extraordinaire... Mais bon, si BHL a d'autres informations , il n'y rien à dire de plus sinon de lui demander de citer ses sources.
Répondre